Sylvain
Wavrant

L'aventure de Robinson Crusoé transcende les âges, les sociétés. Contraint par son naufrage à s'adapter à un nouvel environnement, nous découvrons dans les différentes adaptions littéraires et cinématographique, ses capacités à recréer des conditions de vie acceptables. Cela passe notamment par le vêtement, la parure. Taxidermiste-tanneur par nécessité, il se protège par de multiples peaux. Si l'homme d'hier, perdu sur une île déserte dans des conditions précaires, était amené à retrouver un sens de l'artisanat, il en serait de même pour un homme d’aujourd'hui. Notre instinct et notre bagage culturel occidental nous mèneraient à redécouvrir les premiers gestes liés a notre survie. Ainsi nous devrions, comme Robinson, chasser et cueillir pour nous nourrir, dépecer et tanner pour nous couvrir. Je crois qu'un Robinson sommeille en chacun de nous. Les aventuriers des siècles derniers cherchaient la nouveauté, les trésors passés, nos parents rêvaient de dépaysement, notre génération trouve désormais l'évasion à travers le web, les jeux de rôles, les réseaux sociaux et les émissions de télé réalité. Chacun cherche à sa manière à incarner plus ou moins une sorte d'aventurier, conscient désormais que la solitude commence parfois sur une île appelée chambre à coucher.